Le pouvoir d'une équipe qui s'entend bien.

Avant hier j'ai demandé à un ami si je pouvais l'aider sur un sujet en particulier et ce qu'il m'a répondu est à la fois différent et pas tant que ça des sujets que j'aborde d'habitude.


Voici le sujet qui l'interpelle en ce moment :


"Je ne pense pas que cela soit dans ta playlist ahah : copinage en milieu pro, quelles limites ? Quels dangers ? Bises ".


Après quelques échanges avec lui et une nuit de réflexion, je profite de cet email pour lui répondre et te partager cette réponse tellement le sujet qui se cache sous la surface est décisif dans nos vies.


NOTE IMPORTANTE : cette réponse répond à la situation de mon ami qui est leader d'une entreprise, et tout ce que tu liras vaut tout autant pour ta relation avec tes proches, avec ton associé, avec n'importe quel être à deux jambes + un cerveau viable (ie : au dessus d'un saumon de fontaine).


Le copinage en milieur pro ? Oui !


Pour commencer, par copinage je n'entends pas par là l'aspect sexuel, mais celui d'être copain / copine avec ses collègues de travail ou avec ses collaborateurs.


Rejoindre chaque matin des personnes qu'on apprécie est le plus gros levier motivationnel et d'épanouissement. Il est plus agréable de rejoindre des collègues, des collaborateurs ou un manager qu'on apprécie et estime.


Pour faire simple (car ce que ce n'est pas mon focus sur cette réponse), quand tu te pointes au travail avec le sourire tu arrives avec de l'énergie. Quand tu arrives avec la boule au ventre, tu brûles ton énergie très rapidement. Quand tu arrives "juste pour travailler parce qu'on est quand même pas là pour se faire des copains, faut pas déconner" comme la majorité des français, tu es juste flippé de devoir faire une chose indispensable à toute relation saine : avoir du courage.

Ne sois pas comme tous les français.


Les équipes qui dont les membres sont proches sont plus performantes, plus motivés, créatives et moins stressées (Hackman, J. R. (2011). Collaborative Intelligence: Using Teams to Solve Hard Problems. Berrett-Koehler Publishers.).


Mais sais tu quels sont les DEUX sujets récurrents dans tous mes coachings cette année (et les précédentes) ?


Avoir des conversations difficiles et fixer des limites.


Si ça te fait peur, tu dois le dire.


C'est une règle que je me suis fixé quand j'ai commencé le coaching. Il m'a fallu apprendre à avoir le courage de dire ce que j'ai à dire quand j'ai à le dire, et surtout, apprendre à le dire efficacement.


Le dire efficacement est différent de ne pas blesser l'autre. Quand nous ne sommes pas d'accord sur un point avec une autre personne ou lorsque nous voulons lui adresser un message sensible, il faut avoir conscience que dans 90% des cas, c'est l'ego qui va recevoir le message en premier. C'est normal, nous sommes éduqués de telle manière que notre égo est celui qui pilote au quotidien.


Tu DOIS être ok avec le fait que la personne va peut-être être piquée par ce que tu vas dire.

Les adultes sont de grands enfants et il est important de prendre conscience et accepter que le développement de notre ego et de notre personnalité s'est arrêté quelque part à la fin du lycée. Une fois que nous savons ça, nous ne sommes alors plus étonnés d'avoir l'impression de gérer des réactions de gosses lorsque nous sommes aux manettes d'une équipe.


Dire les choses à un adolescent instable émotionnellement est difficile et nous le faisons quand même parce que nous l'aimons. Nous voulons son bien sans avoir peur du fait qu'il nous rejète ou non. Nous savons que l'amour est supérieur à ça. L'idée est exactement la même au sein d'une équipe. Nous avons le droit d'être en désaccord (c'est même indispensable à l'émergence d'innovations). Nous avons aussi le droit d'être agacé par les erreurs commises par un collègue qu'on apprécie. C'est souvent ici que nous bloquons émotionnellement.


"Si je lui dit ça, alors qu'on est copain, il va mal le prendre et ça va nuire à notre relation... Bon allé, je passe l'éponge, je vais rattraper sa connerie moi-même".


Mauvais move. Ce qui anime quelqu'un - qu'il l'admette ou non - c'est sa capacité à grandir. Quand on aime quelqu'un, on veut le voir grandir, s'épanouir, remporter des challenges. Donc quand on aime quelqu'un, on lui dit. Quand un ami fait n'importe quoi ou prend une décision à la con qui va le desservir, je lui dit, tout en ayant parfaitement conscience qu'il n'a aucune obligation de m'écouter. Ce dernier point est important. Quand j'apprécie quelqu'un, je ne souhaite que son bonheur et un moyen d'y participer c'est de lui dire quand je pense qu'il a merdé ou qu'il m'a causé du tord, blessé, déçu, etc. Qu'il accepte ou non la remarque, après, ce n'est plus mon problème. J'ai rempli ma mission.


L'Amour est ce qui créé l'engagement, c'est ce qui donne des ailes. Quand je parle d'Amour, j'utilise un A majuscule pour parler du concept au dela de l'amour romantique. Je l'identifie comme ce sentiment agréable qu'on éprouve envers quelque chose ou quelqu'un. C'est un sentiment agréable.


L'Amour n'implique pas de jugement, par contre, pour favoriser son bon épanouissement au sein d'une équipe, il est indispensable de le doubler de règles pour que tout le monde accepte de jouer au même jeu.


Comme dans une cour de récréation...


Les règles explicites et choisies au sein d'une équipe sont indispensables à son bon fonctionnement. Dans 99% des cas ces règles sont implicites et auto-induites. C'est à dire que c'est le mix des us et coutumes, traditions, préférences des dirigeants, etc... présents dans l'entreprise depuis la découverte du feu qui sont en action. Parfois elles sont bonnes, d'autres fois non et le problème se situe ici : parfois ça fonctionne, parfois non, car c'est laissé au hasard.


Le monde change, les équipes changent, les comportements changent, les règles du jeu du business changent. Mais si en parallèle les leaders ne prennent pas le temps d'adapter leurs règles du jeu en interne, c'est le carton assuré. C'est d'ailleurs le principal problème que les entreprises affrontent en ce moment : les règles générales du jeu changent rapidement alors que celles-ci continuent à jouer de la même manière, avec les anciennes règles.


Après ça se met à parler de pénurie de talents, de turnover excessif, etc. C'est juste que tu essayes de jouer une partie de tennis sur gazon avec une raquette en bois des annés 60 quand ton adversaire a une raquette en carbone connectée et un coach physique/mental/nutritionnel/spirituel dopé à l'IA sur son smartphone qui lui donne du feedback en temps réel. Tu as compris l'idée.


Nouvelle ère, nouvelles règles. Ceux qui ne s'adaptent pas meurent. C'est l'idée derrière les travaux de Darwin (je suis cash, c'est mon métier).


C'est le rôle du leader non pas de choisir les nouvelles règles du jeu, mais de créer l'espace pour que l'Équipe les crée (rapide précision anodine qui ne l'est souvent pas... : le leader fait partie de l'Équipe). Nous le savons tous, quand on impose une règle à un enfant il résiste et, de toute manière, il finit toujours par n'en faire qu'à sa tête. De l'autre côté, quand on l'implique, ses chances de respecter et de faire respecter ces règles sont meilleures. Nous évitons au maximum la dissonance cognitive.


Il n'est pas question ici de manquer de respect à quiconque en les traitant d'enfants. Les travaux en psychologie de l'évolution et du comportement sont très clairs sur le fait que nous avons tous différentes personnalités cristalisées à différents moments charnières de nos vies. Dans certaines situations c'est l'enfant en nous qui pilote, parfois l'adulte. En prendre conscience et identifier ces moments là est un levier de paix et de performance incomparable (ie travaux du Dr Richard Schwartz et de l'Internal Family System).


Et si mon interlocteur est immature ?!


Nous le sommes tous a un moment donné, en fonction de notre investissement émotionnel sur le sujet, de notre niveau de fatigue ou bien même de notre niveau de glycémie.

Ce qu'il est important de se rappeler, c'est que nous ne sommes pas nos comportements.


Il y a deux moyens simples et efficaces d'atténuer ce risque (qui est plus vivant dans notre tête qu'en réalité) :


1 - Utiliser le process de la CNV (Communication Non Violente) pour faire passer son message.

- OBSERVER : émettre une observation factuelle de la situation.

- SENTIMENT : partager le sentiment que cela crée en nous.

- BESOIN : quel est mon besoin précis par rapport à cette situation ?

- DEMANDE : formuler une demande positive et simple.


2 - Poser des règles communes validées par l'équipe

En faisant cela, les membres de l'équipes peuvent avertir leurs collègues s'ils réagissent à leur remarque. "Tu te souviens qu'on avait dit que dans cette équipe nous étions "Radicalement Honnêtes" / "100% bienveillant" / "orientés clients avant notre ego" ,etc... ?"


C'est un moyen pour fluidifier la communication indispensable, qui devrait être travaillé au niveau de l'entreprise et individualisé ensuite auprès de chaque équipe qui la compose.


Tu as ma pensée sur le sujet, et je peux te garantir de son efficacité pour avoir participé à la création et au développement d'une de ces équipes où tout le monde est copain, et qui a explosé tous les objectifs du groupe en travaillent dans une ambiance unique.


Le copinage dans une entreprise est un grand oui et est un levier de performance unique, quand les collaborateurs sont matures, bienveillants et que les règles du jeu sont claires.

Quentin Viard

Coach et auteur de Comment changer - Apprenez comment embrasser le changement

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