Doit-on tuer une partie de soi pour réussir ?

C’est un sujet sensible que je vais aborder aujourd'hui.


Cette question, je me la pose depuis peu de temps - peut être quelques mois - elle est néanmoins centrale dans ma vie et dans la tournure que prend mon travail.

Pour que tu intègres mieux ce dont je veux parler, je vais te donner un peu de contexte et te dévoiler une partie de mon histoire.


Ça fait 4 ans que je me suis lancé dans le monde de l’entrepreneuriat, et ça m’a déformé (pas que dans le bon sens).

Certains de mes côtés se sont exacerbés. D’autres ont été étouffés alors qu’ils n’étaient pas moins importants.

J’ai toujours été ambitieux, passionné et trouver ma passion a renforcé mon ambition (et mon esprit complètement obsédé par la réussite).

L’ambition est importante à mes yeux, l’obsession beaucoup moins.

Inconsciemment, j’ai commencé à me couper de beaucoup de mes émotions, à optimiser un nombre faramineux de choses dans mon quotidien et à étouffer certaines pensées qui “ne me servaient pas” dans mon dessein de devenir un excellent coach.


J’ai toujours été très créatif. Le dessin, les legos, la guitare faisaient partie de mon quotidien et j’ai laissé l’entrepreneuriat me les enlever. Je dis bien que je l’ai laissé car ça aurait pu être tout autrement.

Pendant 3 ans, mon seul hobby (hormis le sport) a été mon entreprise.

(Je dirai même que j’étais obsédé par moi-même).

Dans ce process, j’ai donc “tué” volontairement certaines parties de mon identité en me disant que je ne devais pas être ce genre de personne pour réussir. Que je devais changer profondément, etc…

Je voulais réussir, vivre de ce qui me passionne et me concentrer uniquement là dessus et sur ma famille.

En réalité, j’ai tout foiré.

Je me suis perdu dans le process.

Ces 3 années ont été géniales. J’ai appris tellement de choses que j’ai l’impression que 10 ans sont passés.

Par contre, depuis un an j’expérimente une nouvelle manière de faire grâce à une leçon que j’ai retiré de ces 3 années de prise de tête massive :

Cette leçon, c’est qu’il ne faut pas tant se prendre au sérieux.

La vie d’entrepreneur n’est pas toujours super fun, alors si on se prend trop au sérieux, on peut vite y laisser son essence, sa joie, ses passions « hors taf »…

On peut y laisser son identité, sa santé, aussi bien physique que mentale.

À ce jour, ma vision de l'entrepreneuriat a énormément évolué et ma manière de coacher également.

Je me suis rendu compte qu’on ne peut pas “tuer” une partie de soi. On peut la faire taire, et même dans ce cas là, elle finit par se renforcer dans son coin jusqu’à nous exploser à la figure un beau matin.

Ce que j’ai appris, c’est que nous avons tous des comportements qui se sont automatisés dans notre enfance. Ces comportements nous ont permis de survivre jusqu’à l’âge adulte et ils ont été tellement internalisé qu’une fois viables physiologiquement et émotionnellement, nous ne nous rendons pas compte de leur présence.


Ils sont toujours là, mais ne nous sont plus utiles.


Pourtant ils continuent à nous guider à travers des émotions négatives telles que la peur, la frustration, la colère, l’anxiété, et il finissent pas nous saboter. Ces comportements sont automatiques, réactionnels et souvent situés au sein de notre système limbique, la partie ancestrale de notre cerveau.


Ce sont ces comportements invisibles à nos yeux qui sont dangereux. On ne les voit pas car ils sont quasi identifiés à notre personnalité. Et ce sont eux que tu aimerais tuer.


Mais une nouvelle fois, tu ne le peux pas.


Par contre, ce que tu peux faire, c’est apprendre à utiliser une partie plus sage de ton cerveau. Le cortex pre-frontal est le siège de la raison, de l’analyse et du contrôle.


Et ce qui est fascinant, c’est que nous sommes la seule espèce animale à disposer de cette spécificité anatomique. C’est elle qui nous distingue de tous nos autres cousins animaux et malgré ça, nous en faisons un mauvais usage.


William James, le père fondateur de l’école de psychologie américaine disait que ne pas nous en servie nous rendait d’une certaine manière pire que les animaux. Car nous disposons de cette ressource qui nous permet de canaliser nos émotions et de sortir de ces comportements animaliers purement compulsifs, et nous ne l’utilisons pas pour la majorité d’entre nous.


Les travaux de Shirzad Chamine montrent également que 80% des personnes ne réalisent pas leur potentiel car elle sont sabotées par ces comportements plus de 50% du temps et que leur “muscle” de la maîtrise de soi est atrophié.


Donc, doit on tuer une partie de soi pour réussir?


La réponse est non, car on ne peut pas.


On peut créer de nouvelles habitudes pour en remplacer d’anciennes et faire preuve d’une persévérance telle, qu’un jour, cette habitude deviendra un comportement suffisamment ancré pour cadenasser le précédent.


La bonne nouvelle, c’est qu’il ne faut pas patienter des années pour créer ce changement. On peut le faire, de manière consciente, en seulement quelques semaines.


Pour ça, il te faut identifier tes saboteurs internes et re développer ton muscle de la maitrise de toi.


Et ça, c’est mon travail.


D’abord supprimer les comportements parasites et seulement ensuite optimiser les réflexes de vie. Ce n’est que de cette manière que le changement devient durable.

Alors cesse de vouloir supprimer des parties de toi que tu n’aimes pas. Cesse de rechercher des astuces pour atteindre tes objectifs. Passe à l’action, teste des choses, ne soit pas trop dur avec toi même si tu n’y arrives pas, tu restes humain et faillible.


Et si jamais tu veux aller plus vite et augmenter tes chances de réussir, on peut en parler.


Prends soin de toi et accepte toi,


Quentin

Quentin Viard

Coach et auteur de Comment changer - Apprenez comment embrasser le changement

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