Une nouvelle manière de penser à la Confiance en Soi

La confiance en soi est un véritable sacerdoce.


Quelque soit le client avec lequel je travaille, il y a toujours un moment où la question de la confiance en soi ressurgit. Car oui, souvent, nous pensons que la confiance en soi est quelque chose de global. Nous avons confiance en nous, dans toutes les parties de notre vie, un point c’est tout.


Rien n’est plus faux.


Il y a vraiment deux questions fondamentales qui se posent quand on parle de la confiance en soi :


Qu’est-ce que la confiance en soi ?

D’où vient-t-elle ?


Quand j’ai commencé à m’intéresser à ce qu'est la confiance en soi, c’était un besoin personnel. Je jugeais avoir un bon niveau de confiance en mes capacités sportives, mais lors des compétitions je tremblais. J’étais l’éternel second. Je ne pensais pas - inconsciemment - être capable de pouvoir un jour être le premier. Avec le temps, ce chemin s’est répété, et j’en suis arrivé à la conclusion que j’étais l’éternel second, et que ma place était bien plus intéressante en tant que bras droit de l’ombre, que de leader.


(paradoxalement, je pensais qu'être coach c'était ça, au départ. Le bras droit de l'ombre. Ma vision a bien changé depuis).


Et c’est le piège avec la confiance en soi : quand nous en manquons nous finissons par croire que c’est quelque chose fixe. Un jour, j’en ai eu assez, et j’ai commencé à réellement m'intéresser au sujet. J’ai lu des livres, suivi des formations, participé à des séminaires sur le sujet… Ce que j’en ressort avec le recul, c’est qu’il y a trois types de stratégies pour la confiance.


D’abord les tips


Lorsque augmenter sa confiance devient un objectif, nous commençons à tomber sur un nombre incroyable de techniques qui visent à ça. Tu peux imaginer être un super-héros, bomber le torse, sourire, te grandir, etc... Et c’est quelque chose qui fonctionne, c’est assez classe, mais à mes yeux cela reste une construction.


Au début je pensais que c’était la solution. Mais avec le temps je me suis rendu compte que certaines personnes qui n’avaient pas une physiologie parfaite, qui ne bombaient pas le torse, qui n'étaient pas super bien habillés, avaient quand même une très forte confiance en eux dans certaines situations.


Donc avec le temps et en creusant mes recherches, j’en suis arrivé à un autre constat. Celuis que la confiance en soi, c’était simplement le fait que quoi qu’il se passe, je pouvais y arriver.

Il y a d’ailleurs un excellent livre sur le sujet : « feel the fear and do it anyway » de Susan Jeffers.

Ce qui se trouve dans ce livre est juste. Effectivement, la confiance en soi peut être interprétée de cette manière, comme quoi au fond de soi, nous avons les ressources nécessaires pour surmonter les embûches de la vie. Mais il y a un piège, dont je me suis vraiment rendu compte lorsque ma femme a accouché de notre second enfant. Elle était constamment terrorisée par ce qui allait se passer le lendemain et c’est là où j’ai trouvé le paradoxe :


Si elle savait au fond d'elle qu’elle pouvait gérer ce qui allait se passer le lendemain, alors elle serait confiante.


Mais, dans sa tête, les pensées qui surgissaient étaient les scénarios catastrophes.

Ce n’est pas un problème, jusqu’à ce que ça en devienne un.


Dans l’univers de la prise de décision, il est souvent recommandé d’imaginer les pires scénarios pour pouvoir y faire face. Mais ça demande d’imaginer tous les scénarios, chose qui est totalement impossible. Alors qu'allons nous faire face à un scénario non identifié ? Que pouvons nous faire lorsque les choses ne se passent pas comme prévu ? Que devons nous faire, comme dans l’exemple de l'arrivée d’un nouvel enfant, dans ce nouveau chaos quotidien ?


C’est trois questions, c'est l'histoire de notre vie. Nous ne sommes pas en contrôle. Nous pouvons penser autant que possible à tous les scénarios, la vie nous réservera toujours des surprises et nous avons intérêt à y être préparé. Comment ? Et bien une fois que j’ai dépassé ce stade de pensée et de vision de la confiance en soi, j’en suis arrivé à la conclusion suivante :


Que pouvait-il nous arriver de mal ?


Eh oui, parce que la plupart du temps nous flippons pour n’importe quoi pour au final nous rendre compte que 99,9 % du temps, il ne se passe strictement rien de bien grave.

Nos pensées nous assaillent et nous blessent, alors qu'elles sont du registre de l'immatériel.


Après, il y a un hic avec ce raisonnement : il est arrivé après plus de 15 ans de recherches et d'itérations sur le sujet de la confiance en soi.


Pour autant, je suis persuadé qu'au fond de chacun de nous existe déjà une confiance en soi naturelle. Une confiance inée en nos capacités. Et je dès que je l'oublie, je n'ai qu'à observer mes enfants pour me le rappeler. Les enfants (pas que les miens) ont tous un courage incroyable ! Ils tombent et se relèvent. Ils vivent dans la nouveauté perpétuelle, demandent toujours ce qu'ils veulent de la manière la plus normale au monde. Ils se moquent du regarde des autres. Ce qui les intéresse, c'est l'expérience de l'apprentissage. Tout ça, nous l'avons quelque part en nous. C'est simplement notre image adulte qui la masque.


Au début de cet article, je t’ai dit que j’avais isolé trois types de stratégies pour la confiance en soi. Les voilà.


1 - La gestion de l’image.


C’est ce qu’on appelle s'habiller pour le succès. Ça, j’en ai fait l’expérience dans la banque quand je m’habillais en costume trois-pièces, avec mes Weston, bien cirées, ma belle cravate tricot bien nouée, ma coupe de cheveux parfaite et la barbe bien taillé. Chaque matin, je rentrais dans un personnage qui était indestructible, qui débordait de confiance en soi et tout dans mon attitude le montrait : ma démarche, ma posture, mon sourire. Je portais un costume au sens propre et figuré.

Est-ce que j’étais une personne différente lorsque je l’enlevais ? Un peu oui.


Dans la série Suits, je me rappelle d’une histoire ou Harvey Specter, le grand avocat au charisme et à la confiance en soi débordante de la série, se retrouve sans son assistante, Donna. Ce duo casse des barres pendant les huit saisons de la série. Les deux réunis sont littéralement invincibles. Mais dans un épisode Donna démissionne. Le résultat c’est qu' Harvey est complètement perdu. Sans Donna qui gère sa vie, il est incapable de faire son métier. Ce qui est intéressant dans cet exemple, c’est qu’un moment donné Harvey va chez Donna pour lui demander de revenir. Lorsqu’elle ouvre, elle n’est pas maquillée. Il lui explique qu’un cas très compliqué s’est présenté et que sans elle, il n’arrivera jamais à gagner l'affaire. Donna, dans cette scène, a une attitude très différente de celle de d’habitude. Elle semble moins confiante, moins puissante, et elle n’a pas le même regard que d’habitude vis-à-vis d'Harvey Specter. Après qu’il l'ait convaincu de revenir, elle lui demande d’attendre cinq minutes et ferme la porte. Lorsqu’elle ressort elle est habillée, maquillée, son attitude a radicalement changé.


C’est l’illustration parfaite de cette idée de s’habiller pour le succès. Ça fonctionne quand on a les bons vêtements et qu’on est dans le bon contexte, mais que se passe-t-il lorsqu’on a pas tout ça ? Au final, tout dépend de nos fringues ! Ça ne peut pas être de la que provient la vraie confiance.


2 - Le mouvement de l’empowerment


La deuxième stratégie qui fait des miracles, c’est celle qui est liée à la physiologie. C'est un complément à l'image. Un TED talk très connu d'Amy Cudy souligne ce point en nous montrant scientifiquement que se tenir droit, se forcer à sourire, rehausser la tête, bomber le torse, et se tenir comme ça, pendant quelques minutes, déclenche chimiquement la confiance en soi. En quelques minutes nous explosons son niveau, simplement au travers cet exercice. Anthony Robbins parle énormément de ça ainsi que d’autres gourou du développement personnel (bons ou mauvais) et c’est un tips super efficace, plutôt propre, car il fonctionne un peu comme par magie et il est très utile quand on a le temps de le faire.


C'est ça mon point d'attention. Il faut pouvoir prendre le temps de se préparer pour se mettre dans les bonnes conditions. Mais ce n’est pas toujours le cas. Donc si notre confiance dépend de cette préparation, ça ne peut pas être ça, la confiance naturelle.


Car je ne peux m’empêcher de constater que des personnes sont extrêmements confiantes naturellement dans des situations où elles n’étaient pas en mesure de travailler sur leur physiologie, et j’ai vu aussi des personnes avec une physiologie très dominante se faire déstabiliser à un point où elles perdaient toute confiance en elles.


Dans ce mouvement, on parle aussi beaucoup des rappels mentaux que j’ai pratiqué pendant des années moi-même et que j’ai transmis à mes clients. Il s’agit de visualisation, d’exercices d’hypnose, dans lesquels nous allons nous projeter dans cette version édulcorée de nous-mêmes. Cette version parfaite, cette version qui a confiance, cette version qui croit en elle, cette version au potentiel exacerbé qui est capable de tout réaliser. Nous allons "voir ce qu’on voit, entendre ce qu’on entend, ressentir ce qu’on ressent dans cette image" créée de toutes pièces et extrêmement positive. Cet exercice fonctionne très bien, il offre un énorme boost et nous place dans un état de motivation et de confiance indéniable. C’est de l’autosuggestion. Ça fonctionne. Mais cela reste encore artificiel. La vraie confiance naturelle, ne peux pas provenir de ces exercices, hypnose ou non.


3- La préparation.


Il y a enfin cette idée que plus nous sommes préparés, plus notre niveau de confiance en nous augmente. L’histoire des 10 000 heures de Malcolm Gladwell, les entraînements à répétitions (la répétition favorise la croissance et l’ancrage neuronal), mais une nouvelle fois, se préparer, ne veut pas dire être confiant naturellement.


Tout ce que je te partage jusque-là n’est pas pour dénigrer et détruire tous les bienfaits de ces techniques. C’est simplement pour te montrer que tout ça est artificiel, que ce n’est pas la source de la confiance naturelle.


La source d’une confiance naturelle


Après avoir cherché dans la psychologie, dans le monde du développement personnel ou de la préparation mentale, là où j’ai trouvé finalement ma réponse, c’est dans la littérature spirituelle. Je sais, nous rentrons dans un registre un peu touchy pour certains. Et pourtant, c’est vraiment dans mes lectures de la philosophie Zen, du Bouddhisme, du Yoga, que j’ai commencé à comprendre cette idée de « Petit soi" et le « grands soi". De ce qu’on pense être et de ce qu’on est vraiment.


C’est une distinction simple, mais d’une puissance inouïe quand nous réalisons ce qu'elle sous-entend.


En fait, une fois que nous avons compris ceci, nous comprenons que nous n'avons rien besoin de faire pour être confiant. La raison est que quand nous faisons nous sommes focalisé sur le "petit soi". Le petit soi c’est quand nous sommes autocentrés. Nous nous regardons, nous observons, nous réfléchissons à ce que nous devrions faire ou non, nous observons la réaction des autres et réfléchissons pour répondre la bonne réponse, plutôt que d’être présent.


Quand nous sommes dans ce cadre là, que nous avons travaillé notre posture, notre Mindset, que nous sommes habillés pour le succès, nous pouvons effectivement ressentir un certain niveau de confiance, mais c’est un niveau de confiance en soi avec un 's' minuscule.

Tandis que quand je sors de mon ego, que je ne suis plus autocentré, c’est là que la confiance en Soi avec un 'S' majuscule émerge. La voilà enfin la confiance naturelle !

Quand je ne suis plus focalisé sur moi même je me rends compte que tout roule. Le stress s'envole, l'anxiété disparaît, je deviens finalement capable tout.


C’est ça le secret en fait.


Pour terminer, je te propose une métaphore. Prenons l’image d’un voilier.


Seul, un voilier ne peut pas aller bien loin. Il est construit pour évoluer en symbiose avec un élément : l’eau. Lorsqu’il n’est pas sur l'eau, le voilier ne peut pas avancer. Par contre du moment où il se retrouve sur son élément, il n'y a plus qu’à ouvrir les voiles et fwwee le bateau avancera s'il y a du vent.

Travailler volontairement sa confiance en soi, ce serait comme être sur ce bateau, le poser sur l’eau, ouvrir les voiles et se mettre à souffler dans celles-ci pour le faire avancer. Dans un monde imaginaire, cela pourrait éventuellement fonctionner si le bateau est tout petit, mais ça demanderait une énergie colossale.


En fait, quand nous avons compris la physique derrière le lien entre le voilier, la voile, le vent et l’eau, nous savons qu’en ouvrant les voiles et qu’en faisant confiance au vent, il avancera. C’est aussi simple que ça.


Les deux choses à savoir pour « attraper le vent »


Il y a vraiment deux choses que j'ai remarqué, qui permettent aux personnes "d'attraper le vent". De vivre la physique du voilier dans leur propre vie. De vivre la plupart du temps dans ce Soi avec un 'S' majuscule.


La première, c’est de reconnaître que nous ne contrôlons pas l’univers. Nous ne sommes pas la force créatrice prédominante de l'univers, la Vie elle même l'est. Et nous pouvons être vraiment connecté à cette force créatrice; grâce à notre créativité ! Quand nous sommes OK avec ça, nous arrêtons alors de gaspiller notre énergie pour contrôler des choses qui ne sont pas contrôlables et nous focalisons sur ce qu'il est possible de faire.


La deuxième, c’est qu’en ayant foi en cette intelligence profonde, le vent, nous avons compris l’essentiel.

Quand nous savons que inévitablement le vent finira par se lever, qu’il fera avancer le bateau, nous avons tout compris. Plutôt que d’être super super préparés, nous commençons à être super super présents et super super disponibles. Et plus nous devenons présents et disponibles plus nous avons la sensation que le vent nous emporte facilement.


D'une manière très pratique, c'est simplement éloigner le plus possible notre soi avec un 's' minuscule et laisser la vie, cette force créatrice qui a déjà tout créé, nous faire avancer.


Et peut-être que tu ne te percevras pas comme confiant, mais le monde, lui, te percevra comme tel.


Voilà donc d'où provient, notre vraie confiance naturelle. De notre présence décentrée. Moins il y a d'égo, moins nous avons peur, plus nous avons confiance, sans nous en rendre compte, car il ne s'agit plus de nous.


J'espère que tu as attrapé l'idée derrière cet article et ce que je t'encourage à faire, c'est de laisser infuser tout ça dans un coin de ta tête, de jouer avec et de voir ce qu'il se passe, puis d'y revenir dans quelques jours. Reprends cet article et voit ce que tu y perçois de nouveau.


Amuse toi bien et apprends plein de trucs cool.


Quentin

Quentin Viard

Coach et auteur de Comment changer - Apprenez comment embrasser le changement

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